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Coloration végétale indigo

Tout savoir sur la coloration végétale indigo

La coloration végétale indigo est, à l’origine, du bleu. Ce bleu si particulier avec lequel les différentes civilisations du passé avaient un attachement particulier. Bleu royal, bleu des lavandières, bleu mystique, bleu des condamnés… Le bleu indigo est sans doute la première coloration à avoir été utilisée, dans les tenues d’apparat et dans celle des représentations divines. Après des siècles d’utilisation et d’apprentissage, l’indigo a trouvé d’autres utilités que la simple teinture textile. Grâce aux propriétés thérapeutiques de certaines plantes délivrant ce bleu indigo si recherché, on intègre l’indigo pour colorer naturellement les cheveux.

Histoire de la coloration indigo

La première trace retrouvée de l’utilisation de l’indigo remonte à plus de 6 000 ans, au Pérou. Longtemps, les chercheurs ont cru que le savoir-faire lié à la teinture végétale via l’indigo était né en Asie Méridionale. En réalité, plusieurs peuples dits primitifs ont su manier l’indigo, de manière totalement indépendante. Il y a donc des origines multiples à l’utilisation de l’indigo partout sur la planète.

En Chine, en Mésopotamie, en Babylonie, en Perse, en Inde, en Égypte, en Amérique du sud, dans le bassin méditerranéen… Partout dans le monde, on pratique la coloration des textiles. Le bleu indigo est l’une des premières couleurs à voir le jour, sur les textiles d’abord. Si les premières traces remontent à des temps immémoriaux, c’est surtout durant l’Antiquité, puis au Moyen-Âge que la coloration prend son envol. Au départ, il n’y avait sans doute que quelques couleurs utilisées (rouge, bleu, jaune, parfois violet), mais le temps passant, de nouvelles techniques et de nouvelles plantes viennent grossir le rang des colorations possibles. Tant et si bien que depuis l’avènement de la chimie et des couleurs synthétiques, il devient impossible de dénombrer exactement le nombre de colorations disponibles.

Les plantes à l’origine de l’indigo

L’indigo n’est pas issu d’une seule et même plante : sinon, comment expliquer la présence de la coloration partout dans le monde, alors que certaines plantes sont endémiques à certaines régions du globe ? Par contre, ces nombreuses plantes offrant la coloration végétale indigo n’ont pas toutes la même efficacité. Le premier travail du coloriste est donc de tester les pigments et de trouver celui qui résiste au lavage, à la lumière et qui pénètre bien au cœur des fibres textiles.

Les plantes tinctoriales les plus connues, maîtrisées et réellement efficaces donnant naissance à la coloration végétale indigo ont toutes un point commun : leur pigment naturel, l’indigotine. Voilà pourquoi on parle aujourd’hui de plantes à indigo, aussi bien pour l’indigotier (indigofera tinctoria ou henné noir), la renouée des teinturiers ou le Gara, et bien d’autres encore.

En réalité, il existe des centaines de plantes à indigo, bien que seulement une dizaine d’entre elles soient réellement exploitées. Les autres n’étant pas assez fiables, pas assez résistantes, pas assez riches en principes colorants ou pas assez rentables car demandant des procédés d’extraction plus complexes.

Le pastel des teinturiers

Parmi les plantes les plus connues, on note le Pastel des teinturiers, à la fleur jaune. C’était d’ailleurs la seule plante utilisée en Europe pendant des siècles, car la seule à pouvoir y pousser. Pour l’anecdote, de nombreuses ethnies qualifiées de barbares (Celtes, tribus germaniques…) s’enduisaient le corps de ce bleu indigo avant de courir étriper les légions romaines sur le champ de bataille, provoquant chez eux la fameuse peur bleue. C’est sans doute de là que provient l’expression encore employée aujourd’hui. Le pastel des teinturiers était utilisé partout en Europe, entre l’Antiquité jusqu’au XVIIème siècle environ. C’est ensuite l’indigotier qui a pris le relais.

Indigofera tinctoria ou le henné noir

L’indigotier était déjà bien connu en Inde depuis plusieurs millénaires. Il aura fallu attendre le comptoir des Indes et la découverte du nouveau monde pour que les pigments provenant de l’arbre soient moins onéreux et finissent par détrôner le Pastel des teinturiers. Les teinturiers ont ensuite privilégié l’indigotier en raison de la la qualité de ses pigments. Ils sont 20 fois plus actifs, avec des couleurs encore plus profondes et plus intenses. Malgré plusieurs variétés d’indigotier, en Amérique, en Asie et en Afrique, toutes donnent ce même indigo et le principe d’extraction est, de surcroît, beaucoup plus simple.

Les bienfaits de l’indigotier

L’indigotier est une plante de la famille de fabacées qui sert essentiellement à la teinture. On l’utilise dans de nombreux pays pour ses qualités thérapeutiques :

  • Inde : utilisée pour ses propriétés dans la médecine ayurvédique
  • Europe : depuis le Ier siècle, l’indigotier est reconnu comme traitant les inflammations et les œdèmes
  • Chine : apparu seulement au cours du VIIème siècle puisque venant d’Inde, il sert à détoxifier
  • Afrique du Sud, les racines broyées soignent les rages de dents.

Et la plante est même utilisée comme fertilisante pour les sols. Elle est en effet capable de transformer l’azote de l’air en azote que les plantes autour pourront assimiler.

L’utilisation de l’indigotier dans les colorations végétales

Fort heureusement, le goût pour le naturel et le végétal revient en force. On utilise désormais l’indigo henné, pour réaliser des colorations végétales indigo. Colorer ses cheveux à l’aide de l’indigotier revient donc à faire une coloration henné. Pour savoir comment l’appliquer sur les cheveux, rend-vous chez un coiffeur bio, spécialisé dans la coloration végétale.

P.S. Si vous entendez parler de danger au sujet du henné noir, attention. Le henné n’est en aucun cas un danger en soi lorsqu’il est utilisé de manière naturelle et pure. Par contre, les adjuvants associés pour donner une teinte noire profonde sont dangereux, et justement interdits en France. C’est le fameux PPD qui est mis en cause, notamment dans la pratique de tatouages éphémères au henné. Malheureusement, la pratique est très courante dans le sud de la France, sur les plages.